Les positions de l'Association des Conseils en Innovation visent à nourrir la réflexion collective et alimenter le débat entamé par tous les acteurs concernés par la préparation du 9ème Programme Cadre Européen de Recherche et d'Innovation.
Elles portent à la fois sur le cadre européen (architecture et synergies) et le cadre national (contribution de l’écosystème français) du prochain Programme Cadre pour la Recherche et l’Innovation.
Le domaine de la recherche et de l’innovation est l’un des domaines les plus évidents dans un espace européen qui doit continuer à affirmer sa place au niveau mondial. Il est par conséquent essentiel de concevoir des programmes de financement européens qui garantissent à la fois un haut niveau d’excellence et de capacités en recherches fondamentales ainsi qu’un soutien à des projets axés sur l’innovation proche du marché et de son écosystème, garantissant pour l’Europe à la fois une évolution positive de son tissu économique et de ses connaissances.
L’évaluation intermédiaire du programme H2020 a montré que certaines parties du programme n’ont pas la capacité financière de leurs ambitions, entraînant un non-financement de projets excellents. C’est en particulier le cas de l’instrument PME, pour lequel la création du « Seal of Excellence » ne peut être qu’une réponse d’urgence, relevant davantage de la récompense symbolique, et n’ayant pas vocation à être pérennisé dans un programme qui aurait les moyens de son attractivité. Or, faire financer les projets européens excellents sur une base nationale ou régionale n’est une solution ni juste, ni simple : la solution est donc de donner aux programmes européens les moyens de leurs ambitions.
Recommandations formulées
La France bénéficie d’un taux de succès plutôt satisfaisant dans sa participation à H2020 (3,2 points de plus que la moyenne européenne) ; elle fait pourtant face à un manque à gagner de 600 millions d’euros lorsque l’on considère le potentiel de la RDI française. Il est donc essentiel d’encourager et d’améliorer la participation des acteurs français à l’ensemble du programme cadre, aussi bien dans sa construction que dans son application.
Un effort de dédramatisation de la complexité européenne, d’identification, mais aussi d’incitation de nouveaux acteurs susceptibles de participer au PCRI doit être mis en place par l’écosystème français afin d’optimiser sa participation au programme européen de recherche et d’innovation, dans la lignée des initiatives prises pour augmenter la participation française à H2020.
Les enjeux ne sont pas seulement financiers (assurer un retour sur investissement au moins équivalent à 1 quant aux fonds investis par la France dans le budget du programme) mais également scientifiques, éco-systémiques et entrepreneuriaux.
Recommandations formulées
Les évaluations de projet font souvent l’objet de discussions polémiques sur leurs modalités, leurs critères et leur pertinence. De nombreuses améliorations sont possibles dans ce domaine, et ce sur un certain nombre de sujets. Ainsi, l'Association propose des mesures visant à améliorer la transparence, la qualité et la pertinence des évaluations pour ainsi optimiser la sélection des projets.
Recommandations formulées
Le pilotage et la mise en œuvre de ces projets demandent des compétences spécifiques et des outils adaptés, caractéristiques qui ne sont que peu voire pas prises en compte dans l’actuel programme-cadre.
Recommandations formulées
La prise en compte des innovations non technologiques a connu une amélioration dans Horizon 2020 par rapport au 7ème PCRD. Toutefois, ce type d’innovation est toujours peu financé par les pouvoirs publics malgré son aspect générateur de croissance économique. Le Programme-Cadre néglige par conséquent des viviers d’excellence et de croissance susceptibles de l’aider à atteindre ses objectifs et de positionner l’Union Européenne à la pointe des services et nouveaux usages que demande la transformation de nos sociétés à l’aune des défis contemporains.
Recommandations formulées
L’utilisation de « TRL » dédiées à l’évaluation des projets d’innovation non technologiques, par exemple en introduisant une échelle « Innovation Readiness Level (IRL) » pour favoriser les innovations non uniquement technologiques
L’inclusion des indicateurs sociétaux et environnementaux dans l’évaluation de l’impact des projets voire l’évolution du critère Impact vers un « Societal Impact Level »
La formation des évaluateurs issus des milieux techniques aux différences et spécificités des innovations non technologiques
Une plus grande expertise des panels d’évaluateurs avec une volonté d’inclure davantage des experts en business model, valorisation…